Une poulette démarrée plutôt qu’une jeune poule prête à pondre ?

Est-ce une bonne idée d’acheter une poulette démarrée plutôt qu’une jeune poule prête à pondre ? Il est vrai que cette jeunette âgée de moins de trois mois est moins chère et qu’elle satisfait l’empressement de l’éleveur à démarrer un petit élevage. Cependant, certaines précautions sont à prendre avant de profiter de son premier œuf.

La poulette démarrée a plus de cinq semaines et moins de trois mois. Parmi les motivations pour se procurer un animal de cet âge plutôt qu’une jeune poule prête à pondre, il y a, avant tout, l’empressement de l’éleveur. Allez donc faire attendre deux à trois mois quelqu’un qui vient de décider d’élever une poule ? Il en a parlé à tout le monde, a déjà installé son poulailler, paysagé sa courette et peut-être même aussi acheté de nouveaux coquetiers… Ce serait assurément de la maltraitance d’éleveur ! Alors, soit, l’affaire est entendue ! Mais vous devez connaître tout ce que ce choix implique. Revue de détail des questions à poser sur cette « minipoule » et des précautions à prendre pour qu’elle se sente à l’aise dans son nouvel environnement.

A son arrivée, faut-il la tenir à l’écart des autres ?

C’est généralement préconisé, à la fois pour des raisons sanitaires et pour que la nouvelle venue s’habitue à son nouvel environnement et se déstresse avant d’aller à la « baston ».

  •   Concernant l’aspect sanitaire, il est bien difficile dans l’univers d’une petite basse-cour de mettre en place une quarantaine pour vérifier à la fois si l’animal est porteur de parasites (poux, gales) ou susceptible de transmettre des maladies virales ou bactériennes. Alors on s’en tient à une petite séparation de huit à quinez jours, dont la durée ne veut pas dire grand-chose, mais qui permet, malgré tout, de vérifier si on ne vous aurait pas généreusement offert quelques parasites avec votre poulette. Quant aux virus et bactéries, on croisera les doigts. L’idéal, sans être une garantie totale, c’est de prendre son temps pour sélectionner son fournisseur : visiter son élevage, se renseigner auprès de sa clientèle. Aucun élevage n’est exempt de problème sanitaire, c’est normal. Mais certains sont mieux tenus que d’autres. Quand vous avez choisi votre éleveur, si vous êtes satisfait, restez-lui fidèle autant que possible. Vous éviterez le brassage viral, bactérien et parasitaire.
  •   L’autre objectif important d’une quarantaine est de permettre à l’animal de se déstresser avant de rejoindre définitivement des congénères et de faire connaissance, ce qui permet de réduire les risques d’agressions. Toutefois c’est une disposition qui convient mieux aux sujets adultes, de plus des quatre ou cinq mois, qu’à des blancs-becs de moins de cent jours. Si les bagarres existent chez les poules depuis leur tout jeune âge, elles sont toutefois peu fréquentes et intensives et restent plus dans l’ordre du jeu. Les volailles adultes, quand elles sont avec des plus jeunes, ne semblent pas les considérer comme des égales ni comme des concurrentes et ne cherchent pas à protéger leur rang. Les coups de becs existent, mais sont rares et relèvent plus de l’éducation, comme pour signifier : ‘tu mangeras quand j’aurai fini, retiens ça ! », que de l’agression. De ce fait, l’intégration se fait en douceur, au fil du temps.

Toutefois, ce qu’il faut chercher à ne pas aggraver lors de l’arrivée d’un nouvel animal, c’est le stress dû au changement. Ce stress est souvent déclencheur d’une maladie qui intervient peu après l’arrivée. Dans ce cas, un petit séjour séparé, mais au vu des futures copines, avant de les rejoindre définitivement, facilitera l’adaptation de la dernière arrivée.

S’adapte -t-elle mieux ?

Les jeunes poules ont un caractère plus souple, elles s’habituent plus facilement à un changement de cadre - depuis leur élevage de naissance vers celui de leur adoption- qu’une poule adulte. Toutefois, il faut prendre en compte certaines caractéristiques liées à la race. Les poules rousses, par exemple, sont très sociables. Elles ont été sélectionnées sur ce critère pour leur élevage en batterie. De ce fait, elles s’habituent presque à tout. Les races pures ont généralement plus de caractère, de même que la plupart des naines. Dans ce cas, la poulette démarrée est un atout. Si vous l’habituez avec douceur à votre contact, elle sera plus vite familière avec vous. Si elle doit rejoindre un poulailler où vivent des poules plus âgées, elle devrait mieux supporter les incontournables brimades pour savoir qui commande. Cela dit, c’est toujours mieux d’avoir une copine de son âge, surtout pour rejoindre des mégères.

Mange -t-elle moins ?

Pas vraiment. La poulette démarrée va manger quelques mois avant de pondre son premier œuf et cela a un coût. Mais si vous êtes entiché d’une poule, vous n’en êtes pas à lui compter les grains dans le bec, vous n’en faites pas un commerce ! Manger plus, donc, c’est un fait, mais il faut surtout surveiller, sinon la quantité, du moins la qualité de ce qu’elle avale. S’il est un stade où la nourriture doit être équilibrée et variée, c’est bien celui de la croissance. On ne prépare pas une pondeuse comme on prépare une poularde ou un coq vierge.

L’aliment est-il le même que pour les poules adultes ?

Vous avez des enfants ? Alors vous savez que les jeunes ne savent pas se raisonner devant un hamburger ou une cochonnerie débordant de sucre et de graisse saturée, assaisonnée de toutes sortes de machins choses. C’est un bon exemple de menu pour la poularde et le coq vierge, mais, dans leur cas, ils sont censés faire un peu de gras pour honorer les recettes auxquelles ils sont destinés. La destinée de poulette est toute différente. On attend d’elle qu’elle ponde son œuf presque tous les jours. On la nourrit comme les adultes sans problème, ou plutôt l’inverse, car, si son régime doit plus ressembler à celui d’un sportif de haut niveau, il convient tout autant pour les adultes. Vous imaginez Kilian Mbappé ou Antoine Griezmann se bâfrer de sucreries et autres joyeusetés industrielles avant une compétition ? Eh bien, pour votre poulette démarrée, c’est pareil ! Si vous lui donner des gâteries, pourquoi s’en priverait-elle ? Le souci, c’est qu’elle va prendre des kilos superflus qui, le moment venu, contrarieront le nombre d’œufs qu’elle logera dans le pondoir. Il faut donc surveiller son alimentation jusqu’à ce qu’elle soit adulte (six mois) et même après. Pas trop de graisse - un peu en hiver, mais sans trop- et, pour les graines, restreignez le maïs : il fait prendre du gras, de même que l’orge. Fort heureusement, les poules n’aiment pas trop cette céréale, sauf en pâtée. Si vous en donnez des restes de repas, supprimez ou limitez les aliments trop gras et trop riches. Si poulette engraisse trop, elle risque de pondre moins.

La livraison du premier œuf, c’est pour quand ?

Il arrivera, suivant les races, entre cinq et six mois, parfois plus pour certaines grandes races (Faverolles par exemple). Ne vous attendez pas à ce qu’il batte des records de grosseur. Ses premiers œufs ressembleront plus à ceux d’une poule naine qu’’à ceux d’une oie. Votre jeune protégée va devoir s’entraîner pendant un an avant de devenir votre pondeuse préférée avec des œufs de beau calibre. Deux ans plus tard, ce sera la retraite pour elle. Fini, la production intensive, juste un reliquat qui ira en s’étiolant. La retraite, quoi !

Alors, poulette démarrée ou pas ?

Ah bien, je dirais oui. Parce qu’elle s’adapte plus facilement, que ses collègues lui feront moins de misère et que c’est sympa de la voir s’installer et grandir. Les poules ont une vie assez courte, autant en profiter au maximum.

Source : Poules et Jardin - Numéro 19 - 2019 - Ginger

Publié le 12 jan 2021

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