Comment bien gérer le poulailler en été ?

L'été est la période de l'année que l'on attend tous avec impatience, mais elle peut aussi être un moment éprouvant pour les volailles lorsque l'éleveur ne prend pas suffisamment garde à un certain nombre de précautions de base ... Pour éviter les problèmes, voici les consignes à respecter pour que, malgré la chaleur écrasante, vous et vos volailles passiez un été inoubliable.

On pense à l'ombre, bien sûr ...

Si la chose a été prise en compte lors de la création du poulailler, celui-ci ouvre sur un terrain arboré qui satisfait tous les besoins des poules. Mais, ce n'est pas toujours le cas. Il n'est pas rare que l'arrivée des volailles précède une bonne réflexion sur l'aménagement du poulailler et du parcours. Dans ce cas, on évolue au coup par coup, en fonction de l'arrivée de nouveaux problèmes. Et la chaleur en est un qui devient de plus en plus prégnant. Qu'à cela ne tienne, de l'ombre, on peut en faire pour pas cher et même satisfaire un certain goût pour l'esthétique ! Quelques palettes récu­pérées, une face obturée pour empêcher les rayons du soleil de passer, un peu de décor ajouté, le tout disposé en plan incliné en fonction du soleil et voilà un bungalow qui servira même les jours de pluie ! Il y a aussi la possibilité de planter quelques tubercules de topinambour qui produiront rapidement une ombre fraîche et bienvenue. Au final, cela ressemble à un bosquet de maïs ou de tournesol, mais en plus feuillu. On arrache les pieds une fois par an afin de ne pas être envahi et on offre, crus ou cuits, les tubercu­les à picorer à ses volailles. Une façon comme une autre de "manger son chapeau".

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Et surtout à l'eau !

L'été, l'eau est l'élément primordial à la basse-­cour. Non seulement elle ne doit jamais man­quer, mais elle doit être de qualité et de fraîcheur irréprochables. Les abreuvoirs doivent être récurés avant chaque remplissage, histoire de ne pas transformer votre élevage de poulets en production bactérienne de haut niveau. Et puis, l'eau, cela sert aussi de "frigo" en s'évaporant. S'il fait très chaud, arrosez copieusement, le matin, vos zones ombragées. Pendant la journée, l'évaporation apportera de la fraîcheur aux abris sous lesquels les poules se mettent à l'ombre.

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Une alimentation estivale

L'été, par grande chaleur, les volailles mangent moins. C'est physiologique. Le fait de manger, ou plutôt de digérer, génère une dépense d'énergie malvenue. Inutile donc de remplir les mangeoires jusqu'à les faire déborder. Cependant, une alimentation variée aidera à prévenir d'éventuels incidents de santé liés à la chaleur. C'est le moment ou jamais d'offrir des aliments frais à vos volailles ! Un concombre juteux, une courgette trop grosse à votre goût, un melon un peu passé ou pas assez sucré, ainsi que ses graines, des tomates un peu trop mûres ..., bref, tout ce qui est frais et aqueux sera le bienvenu. Oui, mais attention, pas trop tout de même ! Surveillez les fientes, et si une diarrhée s'installe sur plusieurs jours, calmez votre ardeur distributive jusqu'à ce que les déjections retrouvent leur moulage d'origine. Attention toutefois : l'été, c'est aussi le moment où tout se gâte très vite, alors, de fait, toutes ces douceurs devront être supprimées du parcours dès que leur fraîcheur vous semblera douteuse.

Un local bien ventilé

N'hésitez pas à arroser aussi le dortoir le matin après le lever des poules, pour les mêmes raisons que pour les zones ombragées. Une plus grande fraîcheur les aidera à mieux passer la nuit. Mais veillez aussi à ce que le local soit bien ventilé. Si ce n'est pas le cas, réalisez quelques trous en partie haute du dortoir afin que l'air circule. Obturez-les avec un carré de grillage agrafé afin que ces trous ne deviennent pas des passages à prédateurs. Ouvrez tout en grand pendant la journée, sauf si les ouvertures sont face au soleil. Et évidemment, n'oubliez pas de fermer la nuit, car les prédateurs, qu'il fasse chaud ou pas, restent très actifs.

Gare au stress !

L'été, c'est fait pour déstresser. Or, comme chacun le sait, les poules sont très sujettes au stress. Ce n'est donc pas le moment de laisser un chien les inviter à une course-poursuite en jappant. Les visites d'enfants qui veulent absolument les caresser, quand ils ne leur courent pas après, sont tout autant à proscrire. Evitez aussi tout changement inutile. Il n'est pas opportun de troubler leurs habitudes en cette période, en leur amenant, par exemple, de nouvelles compagnes ou compagnons. En quelques mots, pratiquez avec elles l'attitude que vous souhaiteriez qu'on adopte avec vous sur la plage : laissez-les tranquilles et se reposer !

La Sunny poule attitude

Ne paniquez pas si vous voyez vos volailles haleter. Comme pour vous après un cent mètre, c'est normal ! Contrairement à nous, c'est leur seule façon de se rafraîchir, car elles n'ont pas de glandes sudoripares et ne peuvent donc pas mouiller leur maillot. De plus, leurs plumes ne sont pas faites pour ça, jouant un rôle trouble d'agent double. Elles maintiennent au chaud bien sûr, alors qu'on souhaiterait le contraire, mais elles ont aussi un effet isolant, hiver comme été, en piégeant l'air dans leur bouffant. Toutefois, si les poules arrivent à supporter les rigueurs de l'été grâce à leur nature et à votre soutien sans faille, il n'en est pas moins vrai que leur température de confort, celle où elles se sentent le mieux, mangent le mieux et pondent le mieux, se situe autour de 26 °C maximum. Aussi, faites tout pour qu'elles s'en rapprochent.

Un œuf en été…

En cas de stress - la chaleur extrême en est une grande pourvoyeuse !  Les poules se mettent en mode économique. Elles mangent moins et ne s'inscrivent plus à aucune compétition d'aucune sorte, on les voit juste en train de se prélasser à l'ombre, ce qui n'est pas dans leurs habitudes. Certes, les vers sont partis rejoindre des contrées plus profondes pour éviter la déshydratation mais elles même ne sont pas d'humeur à gratter et encore gratter avant de picorer. Elles halètent et prennent leurs aises. Dans cette situation, il ne faut pas attendre de records de ponte, même s'il arrive aux miennes de me faire mentir sur ce point. C'est trop d'énergie. Sachez, pour combler votre soif de savoir avicole estival, qu'un œuf laissé, même plusieurs jours, dans des conditions de chaleur extrême, reste tout aussi bon que celui que vous avez réservé la veille au réfrigérateur. En effet, dans ces conditions, la nature, qui a bien prévu les choses, déclenche une barrière bactériostatique redoutable qui annihile toute velléité bactérienne d'agresser votre future omelette. Restez donc serein ! S'il fait trop chaud pour se lever et aller ramasser es œufs du jour, l'ouvrage peut attendre le lendemain sans risque.

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Sources : Poules et jardin numéro 20 mai 2019, Ginger.

Publié le 08 jui 2019

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